L'œuvre
d'Alain Prillard recouvre plusieurs domaines et techniques artistiques :
~ la gravure où il explore les combinaisons graphiques du papier et de l'encre en étant tout autant intéressé par « la possibilité du multiple » que par « le noir et le blanc » sans pour autant exclure la couleur de ses recherches, et d'où nous proviennent, entre autres, funambules, figures du cirque, et un foisonnant bestiaire personnel : dragons, lions, poules, poissons, oiseaux, minotaures, licornes, diables, petits monstres, etc.
~
le monotype (estampe) avec reprise de ces thèmes.
~
le collage.
~
la sculpture où des personnages parfois inattendus,
équilibristes, haltérophiles, animaux de toute espèce,
s'affranchissent, tout en légèreté aérienne,
de leur médium découpé : le métal. Et
parfois le bois.
~
les objets, réalisés avec des éléments
hétéroclites (canalisations en fonte, clefs, écorces,
etc), ceux-ci étant en quelque sorte, avant emploi, des
« gisements » en constante évolution sur leur
lieu de stockage où « ils se chargent »
ainsi que leur créateur tient à le préciser.
~
l'écriture, intégrée dans le corps de ses
réalisations diverses sur papier, écriteaux, napperons,
canevas, vêtements, etc. ou sous forme d'affiches, lancée
sur une ligne directrice d'idées interpellant ironiquement au
moyen de jeux de mots, d'effets de grammaire, d'allusions
philosophiques ou sur le fil de connaissances éclairées
(héraldique alchimique), toujours animée par une
volonté réflexive (regards lucides titillant en finesse
les travers de la société contemporaine).
Il
a illustré des livres d'artistes, créé des
« unes » de journaux imaginaires (The Daily
Pig, La Mémoire du crocodile ou Les Nouvelles du village), des
revues, dont « Quercica Chronica » (deux
numéros parus à ce jour), a publié dans la revue
« Gazogène » où se mêlent
créations singulières, art populaire et art brut.
~
la photographie, où il se met en scène lui-même
dans des décors de sa composition.
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Alain Prillard, Le spleen de la Faucheuse
Irène L., connaisseuse avisée de ce très insolite et sensible univers, l'enveloppe d'un intelligent regard enthousiaste, nous livrant les caractéristiques toniques qui animent l'ensemble de l'œuvre :
« Les œuvres d'Alain Prillard, particulièrement ses monotypes, ses
gravures, ses objets, m'ont toujours ravie par leur ironie, claire et
franche, leur humour qui mine de rien fait mouche sur nos mythes et
croyances. Un travail de sape jubilatoire, le marteau dirigé
là où ça sonne creux ».
Cependant
sans ambages mais avec force ramages aux vertus explicatives et
déductives, l'auteur souligne plus particulièrement son
attraction pour le superbe pan photographique prillardien qui impose
sereinement ses « plans » d'une radieuse
créativité imaginative portant haut, de manière
ludique et dans un riche esprit provocateur, des vérités
et enseignements profonds :
« Parmi
tout ce que j'ai pu voir, il y a quelque chose qui m'a
particulièrement retenue : une série de photos, de
personnages mis en scène. Il ne s'agit pas d'autoportraits,
mais de tableaux vivants, réalisés, on dirait à
la va-vite, avec les moyens du bord. Et pourtant, à y regarder
de près, c'est justement de ce côté un peu rude,
de cette absence de recherche de l'image lisse, que vient la force de
cette série de photos qui ne ressemble à rien d'autre.
En effet, ce n'est pas l'image qui retient, c'est la mise en scène
[...] ».
Alain Prillard, Narcisse
Irène
L. s'est attachée à visiter six photographies d'Alain
Prillard voyant là, à pleine évidence,
fonctionner les sujets traités en allégories
glorieuses. Elle déroule avec une précision minutieuse,
voire exigeante, ses impressions sur l'idée lisible dans
chaque mise en scène, que complètent ses intuitions
dévoilant les ressorts plus enfouis de ces scènes
jouées, chaque fois, avec masque, ce dernier augurant, une
fois ôté, une plongée dans le vertige.
Un
horizon interne, rare et intense, habité avec une conviction
éloquente par « la Faucheuse, le soi avec soi, le
roi du monde, la raison rayonnante, Narcisse, la mémoire
vive », fait ployer, mais non rompre, notre pas tout à
fait impliqué dans les propositions scéniques et, de
plus, bigrement intrigué. L'au-dessus / en-dessous de notre
marche se laisse porter par des mots justes, sans concession et sans
équivoque, qui se mêlent de la rencontre :
« [...]
Plus de lune, rien ne bouge, pas une plume à l'approche de la
dernière heure ; [...] jouir de l'absence de désir ;
[...] Le roi s'ennuie ? Non, il savoure son règne, dans le
silence de l'histoire ;
[...] Le cœur, lui-même, a ses raisons et rien n'échappe à la raison ; [...] Depuis tout petit déjà, Narcisse a de sales habitudes ; [...] surtout, trouver un autre point de départ [...] ».
Chacun à son propre art de l'évacuation, Irène L. et Alain Prillard bavardent brillamment de l'obscur qui écorche.
I.
Dalbe
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Textes
de Irène L. sur papier vergé, avec une reproduction sur
papier couché de sept photographies d'Alain Prillard
8,00 € (Port compris)
COMMANDE ET TOUTE CORRESPONDANCE :
ÉDITIONS SIMILI SKY
9, rue Garibaldi
93400 SAINT-OUEN
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ALAIN PRILLARD ~
L'artiste : peintre, graveur,
sculpteur, photographe, poète, éditeur, vit
dans le Lot. Son atelier est situé à Saint-Cirq
Lapopie, village d'élection d'André Breton et de ses
amis surréalistes → ici
■
EXPOSITIONS PERSONNELLES,
entre autres :
•
« Scénario »
Encres, Objets et Monotypes, Centre Culturel Rieupeyroux, 2008/2009
•
« Affiches, estampes et
poèmes-objets », Castelnau-Montratier, 2011
•
« Comment chasser le lion,
méthodes et recettes », affiches, gravures,
monotypes, Galerie Annette Huster, Paris, 2012
•
« Alain Prillard à
l'Usine », Sculptures, gravures, monotypes, objets,
Galerie L'Usine, Paris, décembre 2012 → annonce ici
■
EXPOSITIONS COLLECTIVES, entre
autres :
•
« AFFICHES IMPOSSIBLES »,
Cahors, 2008
•
« Peintures »,
Concots – Lot, 2008
•
« Estampes contemporaines
», Galerie 10, Washington, 2008
•
« L'argent – Présent,
Passé », Galerie Tristan, Issy les Moulineaux, 2008
•
« Sculptures – Portrait
d’ancêtre », Château de Mercuès, 2009
•
« Gravures »,
Galerie AMART, Bruxelles, 2010
•
« À quoi servent
les traces ? », Toulouse, 2011
•
« Sur les traces de
Brassaï : Propositions contemporaines »,
Photographies, Le 6, Mandel, Paris, 2012
▒
« Art Paris 2013 », Grand Palais
Paris (Galerie Tristan), 28 Mars au 1er Avril 2013
▒
« Art Élysées »,
Pavillons Avenue Champs-Elysées Paris (Galerie Tristan), 24 au
28 octobre 2013
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