REVUE CATASTROPHES N°10
« L’oisiveté, mère de tous les oiseaux » *,
Juillet-Août-Septembre
2018.
Crédit photo : © Guillaume Condello
* Le titre de ce
numéro est inspiré d’une phrase de Marcelle Delpastre citée par
Pierre Peuchmaurd dans son Encyclopédie cyclothymique, illustrée
par Jean-Pierre Paraggio (éditions Cadex, 2000).
◘ – ◘
SIX POÈMES
Pierre PEUCHMAURD
Parmi les tout derniers
poèmes écrits par Pierre Peuchmaurd, décédé le 12 avril 2009,
figurent les six poèmes présentés dans ce N°10 de la revue
électronique CATASTROPHES dirigée par Laurent Albarracin, Guillaume
Condello & Pierre Vinclair.
Un septième poème de la même série, Le papier, a paru aux éditions Le Cadran ligné → ici.
Quelques précisions sur
leur date de rédaction ont été fournies aux rédacteurs de la
revue par sa compagne Anne-Marie Beeckman, sur la foi de l’agenda
que tenait le poète :
. dimanche 8 mars : «
Les oiseaux, les fourneaux » et « Le riz. »
. lundi 9 : « Ses
lointaines aventures »
. mardi 10 : « Le papier
» et « Lait rond »
. mercredi 11 : « Fer de
mer »
◘
~ Les oiseaux, les
fourneaux ~
Crédit photo © Antoine
Peuchmaurd,
in Revue CATASTROPHES N°10, p. 3
Son site → ici
Les oiseaux vont et viennent,
ils viennent et vont comme les amis,
distincts et indistincts
Les amis ont de longues provinces
Ils se demandent ce qu’ils vont faire
des fourragères, des étagères
Les amis gèrent le sang
*
Hauts plateaux, faux fourneaux
la terre décalque l’air de la terre
l’hiver imite l’hiver du temps
le tigre chante le chant du tigre
Dans les cavernes, le tigre chante
le chant du vent, la peur se noue
sur les jardins, les livres poussent
leurs longues branches blanches
◘
~ Le riz ~
Le riz revient avec le vent
la poussière avec les balcons
les mariés s’en vont dans le vent
les mariés s’en vont en nuages
de poussière rose dans la poussière
Les huîtres aux ailes d’argent
restent seules sur les balcons plats
avec la robe des sangliers
Les mariés luttent dans la poussière
◘
~ Ses lointaines
aventures ~
Sa renarde sur l’épaule, son autre
entre les cuisses, elle s’en va vers la mer, elle n’y arrivera
pas.
°
L’oiseau blanc de bois dans la
lumière, ses lointaines aventures. Sa mort, joue contre joue.
°
On regardait brûler les cerfs. Leurs
cris nous vrillaient les mâchoires, un sang noir refluait au
cœur, revenait en bile. On regardait les cerfs brûler.
°
On fait les poches des chevaux, on les
prend par la manche, on leur embrasse le cœur et jusqu’à
l’abattoir on leur raconte l’histoire.
◘
~ Lait rond ~
Un grand héron
avec un plus grand cri
et un petit cri
s’abat
sur le cri du saumon,
remonte le monde
raconte la ronde,
c’est encore l’heure
◘
~ Fer de mer ~
l’enfant poumon dans sa caverne
le lavoir noir qui ne bat plus
le temps dans l’ombre, dans la
lumière
la violette et la douve
le sein sur l’herbe
la haine est une matière rose avec des
dents
crémées
l’homme est une matière
rose
avec un attachement spécial
à la matière
Poèmes P. Peuchmaurd, p. 47, 48, 49, revue Catastrophes N°10.
◘ – ◘
R A P P E L
► Pierre PEUCHMAURD, PLUS VIVANTS QUE JAMAIS, Editions
Libertalia, février 2018. PRÉSENTATION PUBLIQUE par Joël GAYRAUD :
5 mai 2018, Maison André Breton, place du Carol, 46330 Saint-Cirq
Lapopie → ici
►
DOSSIER consacré à Pierre
PEUCHMAURD, dont sa dernière publication GIROFLÉES,
(Poèmes), Frontispice de
Jean-Pierre Paraggio, Éditions Pierre Mainard, novembre 2017 et
poèmes parus dans les feuillets de l'umbo, SOAPBOX → ici
►Article :
Pierre PEUCHMAURD, immense et indispensable poète : son regard sur
la notion d'absolu, les sources de la poésie et son invitation à
l'expérience du "dérèglement des sens" → ici
►
OUVRAGE INDISPENSABLE : Pierre
PEUCHMAURD par Laurent ALBARRACIN, Collection Présence de la poésie,
Editions des Vanneaux, Montreuil sur Brêche, 2010. Compte rendu →
ici
╔ H O M M A G E ╗
PIERRE PEUCHMAURD (1948-2009)
En AVRIL 2019 :
toujours immanquablement présent
sur la scène de la poésie française depuis 1968
Article
avec photos → ici
◘ – ◘
S O M M A I R E
CATASTROPHES N°10
« L’oisiveté, mère de tous les oiseaux »
• L’édito de Laurent
Albarracin : « Pour
donner un contrepoint à un édito précédent qui mettait
le poète au travail, nous soutiendrons cette fois-ci, cinq minutes
et pour deux mois, le temps des vacances, que le
poète est l’oisif absolu. [...] ».
• Textes
et poèmes : Marie de Quatrebarbes, Amanda Chong,
Ariane Dreyfus, Phillip B. Williams, Ezra Pound (texte traduit par
Auxeméry), Claire Tching, Laurent Fourcaut, Christophe Lamiot Enos,
A.c. Hello, Olivier Domerg, Guillaume Condello, Laurent Albarracin,
Anne-Marie Beeckman, Philippe Fumery, Aurélie Foglia.
• Illustrations :
© Pierre Vinclair
CATASTROPHES
N°10
ACCÈS EN TÉLÉCHARGEMENT
→ ici
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◘ ACTUALITÉ du poète
Laurent ALBARRACIN :
Laurent ALBARRACIN, Res
Rerum,
Collection « Les Cahiers d'Arfuyen », Arfuyen, Juin 2018
Collection « Les Cahiers d'Arfuyen », Arfuyen, Juin 2018
« Avec Res rerum, L.
Albarracin prête à son écriture l’allure d’un petit traité
d’alchimie, où se retrouvent à la fois le parti pris matérialiste
et un regard ésotérique, l’un et l’autre étroitement liés.
[...] »
☛ Notes de Lecture : Isabelle Dalbe ; Jean-Pascal Dubost ; Pierre Campion ; Julien Starck ; Alain Roussel → ici
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